dimanche 24 février 2008

IL/Elle

Etre un homme? Etre une femme?
Quelle différence?
Quelle signification?
Et si les libertés acquises étaient trop fragiles? Négligées?
A en entendre parler certains, on devrait tout remettre en question!

mercredi 20 février 2008

17 février - Despedida, Merci à tous!


Mêmes les bonnes choses ont une fin...



Mon Erasmus a vraiment débuté avec la découverte de la plaza Nueva, dimanche 9 septembre. Envie de faire un break dans ma recherche d’appartements au succès assez mitigé et de voir, de Grenade, autre chose que de grands immeubles immondes, des rues sales au trafic bruyant. Et voila que je débouche sur cette place, laissant échapper dans ma tête un waow retentissant et la folle idée de vivre dans le secteur. Folle idée peut-être, mais pas irréalisable. Le soir même, je tombe sur une annonce pour un kot pas loin de cette fameuse place. J’appelle, je visite. La suite vous la connaissez, les hauts et les bas, les surprises de la cohabitation et les problèmes de communication qu’elle a pu entrainer, les tambouilles de Mari, les joints de Yoli et les cheveux de Giorgio… Je me souviens de ne pas avoir beaucoup dormir la nuit avant de déménager. Malgré la fatigue accumulée, des tonnes de questions se bousculaient dans ma tête.

Après mon installation, tous s’est accéléré. Il y a eu les voyages, les démarches administratives obligatoires pour tout Erasmus, la découverte de l’Andalousie, le début des cours, la rencontre d’autres Erasmus, le début d’amitiés, les progrès en espagnol, les marchas grenadinas, les soupers, les botellón, les quelques visites de l'Alhambra, les 56 sortes de tapas, les remises en question et les prises de conscience, les cours de karaté, les tostadas de tomate et les chocolate con churros sur la place Bib-Rambla, les films à la bibliothèque d'Andalousie, le Salsero Mayor, les tintos de verano, les Coachsurfers, … tant de choses !

Mais dire tout ça, c'est ne rien dire du tout, c'est oublier la Calle Elvira, les pieds dans l'eau le matin, et pleine de drôles d'oiseaux le soir. C'est oublier les soirées à la Vogue, les plans improvisés, les concert à la Mae West, les spectacles de rues, les étudiants qui à l'heure des examens trouvent le temps d'improviser un pique-nique dans le prés devant l'unif' et de jouer de la guitare,... C'est oublier l'expédition pour retrouver la place Aliatar et ses escargots, les dimanches soirs au Booga Club, ....

Une expérience tellement complète qu’elle ne pouvait être que positive. Loin de me préparer à cet Erasmus, mon expérience des USA m’a surtout poussé à me lancer dans l’inconnu une nouvelle fois et d’en retirer un maximum, de grandir, de me lancer chaque jour un nouveau défit…

C’est aussi plaza Nueva que mon Erasmus s’est achevé, au petit matin, à cet endroit même où la carreta del Darro s’ouvre sur la place, après un très long moment passé au Mirador Saint Nicolas avec Tangi, à arrêter le temps, à ne penser qu'au moment présent, à faire des confidences à l'Alhambra - il fallait bien lui dire au revoir.

Je suis partie sans vraiment me rendre compte que je m’en allais pour de bon. J’ai dit au revoir, sans parvenir à réaliser que je n’allais plus voir avant un moment ces visages qui m’étaient devenus familiers au fil de ces 6 mois. Tangi, lui par contre, s’est rendu compte que ma valise pesait une tonne (non vraiment 36 kg) en m’accompagnant à la station d’autobus. Je suis partie sereine, avec l'impression d'avoir donné le meilleur de moi-même. Partie sans regrets, aucun -ou seulement de ne pas avoir gouté les tapas façon japonaise.

7h – l’heure de filer, 3 – c’est le nombre de bus pour arriver à l’aéroport de Malaga (il fallait se lever tôt –ou ne pas dormir, pour affronter le trafic), 2 valises, un ordinateur, un sac à main, un ordinateur et … une lampe marocaine (rappelez moi la prochaine fois que je peux encore faire des progrès pour voyager léger…), 15 minutes –c’est le temps qu’il faut pour retraverser l’aéroport et payer le surpoids de bagages, 10 minutes –le temps passé au control pour re-fermer ma petite valise, 2h50 –le temps de traverser l’Espagne et la France, 20 minutes –le temps de trouver la sortie et de récupérer mes bagages, 20 minutes –le temps de retard de mon papa… mais voila, ça y est : Je suis de retour. Pour de bon cette fois, parait-il… Rien ne parait avoir changé, sauf moi. Est ce que ce changement se voit? Je ne sais pas, mais je suis sûre qu'il aura de grandes sur la suite...

Merci à tous ceux qui ont rendus ces six mois incroyables : Josué, Araceli, sabrina, Tangi, Claudia, Matthieu, Pedro, Alberto, Severine, Claire, Aurélie, Alexandra, Rosandro, Mélanie, Giorgio, Ciara, Alex, Mari, Yoli, Andrea, Maria Lucia, Andreas, Amaury, Vincent, Simon, Steffy, Katrine, Cecilia, Jean-Mi, Daniel, Catherine, David, Guido, Ima, Johannes, Jeffrey, Maria, Haofu, Catalina, Maria, Marlies, Martin, Matias, samia, Minna, Pancho, Pedro, Sergio, Guido, Vanessa,…

14 février - 17 février - On the Road again...










Les périodes d’examens suscitent souvent des pointes d’inspiration et des idées un peu folles. Chamboulant la petite route révision sur Lorca – café/thé – chocolat que Sabrina et moi avions établie, l’idée d’une nouvelle escapade en voiture s’est imposée. Après Cordoue, Seville, Ronda,… il me restait Cadiz ! Mais ces 3 jours nous ont conduit bien plus loin que Cadiz, me donnant l’occasion de découvrir Vejer de la Fontera ; Tarifa, son carnaval et ses rafales de vent ; Gibraltar, ses singes et leurs mimiques tellement humaines ; Algesiras et Nerja, de rencontrer un policier ne sachant pas faire la différence entre un rond point et un carrefour (d’où l’inévitable perdition dans Gibraltar by night, pas la peine d’ajouter qu’on aurait pu s’en passer), de payer mon premier et deuxième PV pour mauvais stationnement (A force de voyager, on apprend à relativiser) et en moins de

deux jours, de voir dans un prés plus d’éoliennes qu’il n’y aura jamais de vaches, de me faire photographier avec des drag-queens, d'essayer de faire entrer la cathédrale de Cadiz et sa place dans mon appareil photo… et tout ça dans une ambiance des plus éclectiques et internationales avec Sabrina, Alex (Allemagne), Maria (Finlande) et Haofu (Taiwan).


lundi 11 février 2008

Le bonheur au ras des paquerettes avec vue sur l'Alhambra!




Et parce qu'à Grenade, le ciel était aussi bleu qu'à Padoue (http://gegepalmy.canalblog.com/), j'ai suivi l'excellent exemple de Gégé (excellent parmi les plus excellents, comme toujours). J'ai fait, moi aussi, une infraction à l'implacable code de l'étude pour pique-niquer au soleil samedi après-midi, respirer un grand coup, prendre des couleurs. Et profiter, profiter un maximum, autant que possible, sans s'arrêter, les yeux grand ouverts,... de Grenade !

mercredi 6 février 2008

la vie comme un puzzle

Un être un gros tas de morceaux. Des pièces de puzzle qui s’emboitent plus ou moins bien, qu’il faut retourner, essayer de poser à d’autres endroits. Il faut se tromper, recommencer toujours. Et tant que le puzzle n’est pas terminé, l’être se sent inachevé. Il pense, il réfléchit, il essaye de comprendre ce qui se passe là, à l’intérieur, dans son ventre, dans sa tête. Et comme Sisyphe qui roule sa pierre, toute sa vie l’être porte le fardeau de son inachèvement. Toute sa vie. Un point qui pèse. Lorsqu’il a collé une pièce, qu’il est sûr de ne plus devoir la bouger, l’être s’apaise. Il ne s’apaise cependant qu’un instant… déjà, une autre pièce lui pose problème. Et avec cette pièce qui pose problème ce sont les pièces posées qui se rebellent. Et si jamais il s’était trompé ? Très vite, le soulagement et l’excitation de ce petit succès s’évanouissent. Il faut chercher plus, essayer d’autres combinaisons, déloger parfois une pièce dont on était sûr de la place…

Déjà enfant, on a habitué l’être à sa condition. On lui met des puzzles sous les yeux pour éveiller son esprit. Des puzzles faciles, de quatre grosses pièces de cartons indestructibles. Puis des puzzles plus compliqués, 25 pièces. Le dessin représente une princesse de Walt Disney. Les jours passent et le nombre de pièces se multiplie. Ce sont des centaines de pièces unicolores qui s’accumulent. L’exercice se fait plus difficile, requiert plus de patience, plus de détermination. Certaines personnes n’arriveront pas à ce stade de difficulté. Pourquoi perdre son temps à assembler des bouts de cartons minuscules ? D’autres laisseront vite tomber, découragées. Impuissantes. Un jeu pourtant. Un jeu qu’elles seront incapables d’adapter à leur vie. Elles choisiront la facilité : ne pas se tracasser, oublier de penser pour cacher sa détresse, ne pas vouloir voir, ne pas vouloir comprendre. Les personnes assez patientes pour accoler des centaines de fragments d’images unicolores, presque uniformes, sauront par contre être attentifs pour remarquer la nuance de couleur, de la courbe ou de l’angle.

Le puzzle de carton et couleur disparaît avec le temps, mais un autre, impalpable celui-là, se dessine petit à petit à l’intérieur de chaque être. Les joueurs joueront, les autres, s’ils ont conscience de son existence, s’efforceront de l’oublier. A ce puzzle-là, des pièces s’ajoutent chaque jour. Ce petit détail rend le jeu plus intéressant, plus difficile, plus excitant aussi. (à suivre)

mardi 5 février 2008

y a toujours pire...

Oui y a toujours pire... La coloc', je me suis bien rendue compte que c'était pas toujours évident. On débarque, l'endroit nous plait et les compañeros de piso ont l'air sympa... Pourquoi se poser plus de questions ? Bah on tente, on s'installe! On se familiarise avec Giorgio, Mari et Vanessa. C'est vrai qu'on est différents, même très différents, et à beaucoup de niveaux. Mais, ça ne me fait pas peur. D'ailleurs, je crois que je ne me suis même pas fait la reflexion. J'avais un chez moi, c'est tout ce qui comptait.

Début décembre, arrive Yoli, un joint éternellement posé au bout des lêvres. De 4 on passe à 5. Elle ne parle pas beaucoup, on ne sait pas ce qu'elle pense. Mais bon, avec le temps, les réponses monolosyllabiques s'allongent un peu. Yoli, qui déjà avait un faible pour la guitare éléctrique - et qui est parfaitement équipée, a tout à coup décidé de se mettre au flamenco. Elle a même acheté des chaussures qu'elle garde en permanence. Elle s'excerce... Mais Yoli est aussi l'amie de Mari. Deux amies sous le même toit, ça se multiplie vite en beaucoup d'amis dans un salon enfumé... Mais bon, on finit toujours par s'habituer à n'importe quelle situation.

Quand Vanessa s'en va, la question ne se pose même pas : Yoli s'installe définitivement. Mais voila qu'un beau jour, au beau milieu des examens, elle déverse le contenu de sa chambre dans le couloir -c'est fou ce qu'il y en avait des choses. Je me dis..."Ah, elle a décidé de mettre de l'ordre. Tout arrive...". Le soir, la chambre est complétement vide et Yoli s'est volatilisé.
Mais, je ne suis pas au bout de mes surprises... J'apprends de Mari, que Yoli est retournée dans un autre appart' et que dès demain (ou après demain, bon on est pas à quelques jours près en Espagne) Pancho va la remplacer... Je me sens un peu désarçonnée, j'avais fini par m'habituer à cette drôle de fille...

Quelques jours plus tard, je trouve Pancho, un drôle de bonhomme avec des lunettes D&G, installé dans le salon devant un match de foot. L'odeur de beuh, qui s'était estompée ces derniers jours, vient me piquer le nez. Quel plaisir...

Notre première véritable conversation a lieu le soir même (samedi). Il n'a pas de clé (Yoli les a prises avec elle, un souvenir de l'appart?), il sort ce soir. Je lui propose les miennes, ayant deux examens lundi, je me prevois une soirée folle avec mon cours de grammaire comparée. "Non, ne te tracasse pas, je ne sais pas encore si je rentrerai cette nuit" me dépond-il. Il a dû changer d'avis en route. A 5h08, le tintement strident de la sonnette me tire du sommeil. Au second coup de sonette, je me rends compte que je n'ai pas rêvé et que si je ne bouge pas personne ne le fera... C'est un Pancho tout désolé qui déboule dans l'appart, mais non moins désolé que moi...

Mais, il m'a fallu deux nuits pour me rendre compte du pire : mon voisin de chambre est victime de ronflements chroniques. J'ai bien pensé tout d'abord qu'une mobilette avait du mal à démarrer quelque part dans la rue, mais vu la persistence du bruit, j'ai bien du me rendre à l'évidence... Malheureusement, si mes boules Quies parviennent à couvrir les voix des joyeux lurons dans la rue les soirs de fêtes (ou pas), il faut croire qu'elles ne pouvaient rien contre ces ronronements réguliers.

La vie est drôle parfois... On mord sur sa chique pour s'habituer à des choses et des gens différents pour se rendre au bout du compte que... le pire est à venir! Moi, je préfère en rire...