mercredi 20 février 2008

Mêmes les bonnes choses ont une fin...



Mon Erasmus a vraiment débuté avec la découverte de la plaza Nueva, dimanche 9 septembre. Envie de faire un break dans ma recherche d’appartements au succès assez mitigé et de voir, de Grenade, autre chose que de grands immeubles immondes, des rues sales au trafic bruyant. Et voila que je débouche sur cette place, laissant échapper dans ma tête un waow retentissant et la folle idée de vivre dans le secteur. Folle idée peut-être, mais pas irréalisable. Le soir même, je tombe sur une annonce pour un kot pas loin de cette fameuse place. J’appelle, je visite. La suite vous la connaissez, les hauts et les bas, les surprises de la cohabitation et les problèmes de communication qu’elle a pu entrainer, les tambouilles de Mari, les joints de Yoli et les cheveux de Giorgio… Je me souviens de ne pas avoir beaucoup dormir la nuit avant de déménager. Malgré la fatigue accumulée, des tonnes de questions se bousculaient dans ma tête.

Après mon installation, tous s’est accéléré. Il y a eu les voyages, les démarches administratives obligatoires pour tout Erasmus, la découverte de l’Andalousie, le début des cours, la rencontre d’autres Erasmus, le début d’amitiés, les progrès en espagnol, les marchas grenadinas, les soupers, les botellón, les quelques visites de l'Alhambra, les 56 sortes de tapas, les remises en question et les prises de conscience, les cours de karaté, les tostadas de tomate et les chocolate con churros sur la place Bib-Rambla, les films à la bibliothèque d'Andalousie, le Salsero Mayor, les tintos de verano, les Coachsurfers, … tant de choses !

Mais dire tout ça, c'est ne rien dire du tout, c'est oublier la Calle Elvira, les pieds dans l'eau le matin, et pleine de drôles d'oiseaux le soir. C'est oublier les soirées à la Vogue, les plans improvisés, les concert à la Mae West, les spectacles de rues, les étudiants qui à l'heure des examens trouvent le temps d'improviser un pique-nique dans le prés devant l'unif' et de jouer de la guitare,... C'est oublier l'expédition pour retrouver la place Aliatar et ses escargots, les dimanches soirs au Booga Club, ....

Une expérience tellement complète qu’elle ne pouvait être que positive. Loin de me préparer à cet Erasmus, mon expérience des USA m’a surtout poussé à me lancer dans l’inconnu une nouvelle fois et d’en retirer un maximum, de grandir, de me lancer chaque jour un nouveau défit…

C’est aussi plaza Nueva que mon Erasmus s’est achevé, au petit matin, à cet endroit même où la carreta del Darro s’ouvre sur la place, après un très long moment passé au Mirador Saint Nicolas avec Tangi, à arrêter le temps, à ne penser qu'au moment présent, à faire des confidences à l'Alhambra - il fallait bien lui dire au revoir.

Je suis partie sans vraiment me rendre compte que je m’en allais pour de bon. J’ai dit au revoir, sans parvenir à réaliser que je n’allais plus voir avant un moment ces visages qui m’étaient devenus familiers au fil de ces 6 mois. Tangi, lui par contre, s’est rendu compte que ma valise pesait une tonne (non vraiment 36 kg) en m’accompagnant à la station d’autobus. Je suis partie sereine, avec l'impression d'avoir donné le meilleur de moi-même. Partie sans regrets, aucun -ou seulement de ne pas avoir gouté les tapas façon japonaise.

7h – l’heure de filer, 3 – c’est le nombre de bus pour arriver à l’aéroport de Malaga (il fallait se lever tôt –ou ne pas dormir, pour affronter le trafic), 2 valises, un ordinateur, un sac à main, un ordinateur et … une lampe marocaine (rappelez moi la prochaine fois que je peux encore faire des progrès pour voyager léger…), 15 minutes –c’est le temps qu’il faut pour retraverser l’aéroport et payer le surpoids de bagages, 10 minutes –le temps passé au control pour re-fermer ma petite valise, 2h50 –le temps de traverser l’Espagne et la France, 20 minutes –le temps de trouver la sortie et de récupérer mes bagages, 20 minutes –le temps de retard de mon papa… mais voila, ça y est : Je suis de retour. Pour de bon cette fois, parait-il… Rien ne parait avoir changé, sauf moi. Est ce que ce changement se voit? Je ne sais pas, mais je suis sûre qu'il aura de grandes sur la suite...

Merci à tous ceux qui ont rendus ces six mois incroyables : Josué, Araceli, sabrina, Tangi, Claudia, Matthieu, Pedro, Alberto, Severine, Claire, Aurélie, Alexandra, Rosandro, Mélanie, Giorgio, Ciara, Alex, Mari, Yoli, Andrea, Maria Lucia, Andreas, Amaury, Vincent, Simon, Steffy, Katrine, Cecilia, Jean-Mi, Daniel, Catherine, David, Guido, Ima, Johannes, Jeffrey, Maria, Haofu, Catalina, Maria, Marlies, Martin, Matias, samia, Minna, Pancho, Pedro, Sergio, Guido, Vanessa,…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Lorsque la moitié d'une classe décide de partir en Erasmus, il y a ceux qui partent et ceux qui restent. Je fais partie de la seconde catégorie.

Le départ de 20 personnes, ca vous chamboule une classe en un rien de temps. Au départ désorientés, nous avons dû, comme vous là-bas, reprendre nos marques, nos repères, renouer des amitiés ou plutôt les renforcer, car nous n'étions pas plongés dans l'inconnu mais dans un connu modifié.

6 mois passèrent, 6 mois différents, pleins d'allusions à nos amis partis, pleins de petites réflexions intérieures du style : "Tiens, untel aurait ri de cette situation" ; "Ah, ca me rappelle un délire avec unetelle"...

Finalement, même si on n'ose pas trop se l'avouer, on s'habitue à l'absence de l'autre, et même si on y pense toujours un peu ...

Et puis, un beau jour, les amis reviennent de leur erasmus, plein d'anecdotes, de souvenirs. Nous aussi, on en a des choses à raconter... Et le contact se renoue, comme si on s'était quittés hier !

Aujourd'hui, si Thérèse et d'autres ont l'impression d'avoir changé, il faut préciser que nous aussi nous avons changé. La seule chose qui ne change pas, c'est le lien qu'on a avec les gens, et le plaisir de les voir ou de les revoir !